Avec les Core Web Vitals, l’UX comptera bientôt pour votre visibilité

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La recherche sur téléphone mobile prend de plus en plus de place dans les actualités de Google. Au fil des dernières années, les annonces faites par Google à ce sujet n’ont fait qu’augmenter. Après l’index Mobile First, les recommandations Google sur l’ergonomie des sites et leur vitesse de chargement, la firme de Mountain View a plus que jamais intégré la « Page Experience » dans son vocabulaire. S’agit-il d’un conseil avisé ou d’un n-ième effet d’annonce ?

Les Core Web Vitals : une suite logique à l’index Mobile First

Souvenez-vous des effets d’annonces de Google au sujet de l’index Mobile First. Ces mises à jour prenaient pour fond le développement rapide de la recherche sur mobile. En réponse directe, Google annonçait alors la prise en compte de nouveaux critères de classement dans ses pages de résultats. La capacité des sites à s’adapter aux téléphone promettait alors de devenir un critère, si ce n’est majeur, tout au moins important dans le SEO.

Les Core Web Vitals sont des données intégrées à la Page Experience Google
Part des Core Web Vitals dans l’étude de la « Page Experience » par Google

Finalement, le traitement des sites dans le cadre du Mobile First (abordé sur ce blog en 2017 : voir le mobile first Google) n’a pas eu les conséquences si importantes qu’annoncées. Bien au contraire, de nombreux référenceurs français et à travers le monde ont pu constater des fluctuations toutes relatives lors de sa mise en place. Entre l’annonce de son déploiement au printemps 2018 et l’annonce officielle de John Mueller qui affirmait que dès juillet 2019 tous les nouveaux sites, c’est à dire que Google ne connaissait pas déjà, sont gérés par défaut par le robot mobile, les professionnels du SEO auraient eu le temps de constater les changements majeurs annoncés.

Cette démarche générale autour de la comptabilité mobile n’a donc, jusqu’ici pas eu les impacts escomptés. Qu’il s’agisse de la vitesse de chargement des sites web sur smartphone (étudiés notamment via l’outil PageSpeed Insight) ou de l’expérience utilisateur (UX), aucune étude n’a pu prouver clairement l’impact prévu de ces mises à jour sur le référencement de sites web. Entendons-nous toutefois sur le fond de la démarche : il convient évidemment de procéder à ces optimisations pour améliorer la navigation des internautes sur les sites et ainsi améliorer de nombreuses métriques essentielles du Webmarketing.

Comment Google incorpore ses données dans son algorithme ?

Les Core Web Vitals ont été développées par l’équipe de travail de chrome. Nous ne sommes donc pas là dans l’équipe dédiée au Search, mais bien dans celle qui travaille au développement du navigateur et étudie les comportements des utilisateurs sur les sites web. C’est donc celle-ci qui a mis au point les Core Web Vitals et les outils pour analyser les données sur les sites web. Ces données se décomposent en 3 indicateurs majeurs :

Critères étudiés par les Core Web Vitals
Les données analysées par les Core Web Vitals avec leurs délais respectifs.
  • Le temps de chargement : Largest Contentful Paint (LCP). Il s’agit de la performance en terme de temps de chargement des pages. Google estime ici qu’un délai de moins de 2,5s est bon. Au delà de 4s une optimisation s’avère nécessaire. De 2,5 à 4s, il est recommandé de travailler également à l’amélioration du LCP.
  • L’interactivité : First Input Delay (FID). Cette donnée concerne la vitesse à laquelle un navigateur est capable de répondre à l’interaction d’un utilisateur sur le site : cliquer sur un lien, un boutton ou interagir avec un élément interactif propulsé par javascript. Jusqu’à 100ms (millisecondes) tout est bon, au delà de 300ms, le curseur vire au rouge.
  • La stabilité visuelle : Cumulative Layout Shift (CLS). Il s’agit là d’examiner les changements de mise en page apparus après la première stabilisation de cette dite mise en page. Ex : l’apparition impromptue de nouveaux éléments sans interaction de la part de l’utilisateur. Google explique très bien ce phénomène au travers de la vidéo suivante :
Vidéo illustrant les défauts analysés par le Cumulative Layout Shift (CLS) – Source

Ces trois indicateurs clés permettent au moteur de recherche de rassembler les données relatives à la Page Experience. Si elles ne sont aujourd’hui pas encore prises en compte pour le classement des sites web dans les résultats de recherche, Google annonce que ce sera le cas dès 2021, sans communiquer de dates précise, si même évoquer une éventuelle période de transition. Il conviendra donc d’ajouter cette tâche dans votre processus d’optimisation de site pour le référencement.

2021,l’année de la première révolution de Google en matière de recherche mobile ?

Les annonces de Google ont jusqu’ici laissé les experts en référencement perplexes. Le Mobilegeddon de 2015 autant que les autres effets d’annonce avaient alors été reprochés à Google. Ceci dit, après tant d’années à travailler sur la recherche mobile, il serait grand temps pour Google de prendre en compte ces critères de classement avec de plus franches retombées. Si cela empêcherait de nombreux webmasters de dormir durant un bon moment, il n’en est pas moins vrai que la part du mobile a augmenté très nettement ces dernières années.

Après la mise en place des Core Web Vitals dans l’algorithme principal de Google, se posera la question de leur importance. Il va sans dire qu’à priori, ces données ne seront jamais un critère majeur du référencement de sites dans Google. La sémantique et la faculté des sites web à apporter une réponse aux internautes sera toujours le critère de classement n°1. Pour autant, il n’est plus à démontrer que les sites longs à charger, les images / vidéos publicitaires qui s’intercalent dans un site en cours de lecture ou les éléments mobiles qui nous amènent à cliquer au mauvais endroit sont délétères pour la navigation.

Toutes proportions gardées, il me semble ainsi pertinent d’intégrer ces données au classement des sites web. Attention toutefois : il vaut mieux tirer des leçons du passé et ne pas prendre pour acquis les annonces faites par Google. Seules les retombées constatées et les tests menés dans de bonnes conditions sauront donner du crédit à la parole de Google ou la mettre en doute raisonnablement.

Comment intégrer la Page Experience à votre site web avant 2021 :

L’importance de ces critères UX est aujourd’hui toute relative. Cela dit, il pourra être judicieux d’envisager une mise en conformité de votre site sur ces points à l’horizon 2021, année où Google a annoncé leur prise en compte dans les critères SEO. Pour faire un premier état des lieux, vous pourrez utiliser l’outil plus qu’incontournable PageSpeed Insight. Celui-ci vous donnera en moins d’une minute le point de vue Google sur votre site au sujet des Core Web Vitals.

N’oubliez-pas que les Webmaster Tools proposent également de nombreuses données sur l’expérience utilisateur de votre site internet. En particulier une mauvaise configuration de la fenêtre d’affichage, une page trop large pour les écrans mobiles, des éléments cliquables trop rapprochés… Ces données sont autant de critères pris en compte pour estimer l’expérience utilisateur sur les sites et leur ergonomie mobile (ou desktop d’ailleurs).

Une fois les diagnostics effectués, il convient de procéder aux optimisations nécessaires. Cette tâche peut être longue et laborieuse : un site vieillissant et non mis à jour depuis un moment demandera du temps et de la patience pour répondre à tous ces critères. L’intervention d’un professionnel du référencement sera également nécessaire. Les optimisations Core Web Vitals touchent à des points très techniques, en particulier sur la vitesse de chargement des pages.

Notez qu’à ce jour, une étude de Screaming Frog SEO, menée sur 2500 mots-clés, quelques 20000 URLs et publiée le 5 aout 2020 a montré que seulement 12% des résultats mobile et 13% des résultats desktop passaient le test des Core Web Vitals avec succès. Cela montre très nettement le fait que les données de l’expérience utilisateur (comme Google les analyse) ne sont que peu prises en compte par les créateurs de sites web.

Graphique relevant la bonne prise en compte des Core Web Vitals (CWV) dans Les SERPs Google
Graphique issu de l’étude de Sreaming Frog représentant les sites passant le test Core Web Vitals en fonction de leur position dans les pages de recherche. Source

Dans le cas où l’intégration de ces analyses entre en ligne de compte pour le classement des sites dans les SERPs, il semble que cela créerait un véritable avantage concurrentiel pour tout site ayant fait l’effort de se mettre en conformité avec les Core Web Vitals. Besoin d’un coup de main à ce sujet ? Je vous invite à me transmettre une demande de devis SEO.